La tempête de janvier 1703

Introduction

L'année 1703 est passée à la postérité du fait de la tempête qui a sévi en fin d'année (tempête du 26-27 novembre [calendrier julien])sur le sud de l'Angleterre et le nord de la France. Cette tempête, connue sous le nom de "Great Storm" ou Grande Tempête, est souvent prise en référence pour qualifier des évènements climatiques de type ouragan. Elle a particulièrement bien été documentée grâce au travail effectué par un certain Daniel Defoe, le futur (1719) auteur de 'Robinson Crusoé'.

Ceci n'empêche que la même année, dans la nuit du 15 au 16 du mois de janvier [calendrier grégorien], une tempête impressionnante balaya la France causant de très importants dégats.

Si la France était passé au calendrier grégorien en 1582 (le 4 octobre est suivi du 15), l'Angleterre attendra 1752 pour faire de même (le 2 septembre est suivi du 14). On peut rajouter pour l'anecdote qu'en Grande-Bretagne, en 1703 par exemple, le changement d'année se faisait le 25 mars et non le 1er janvier ! Ainsi donc la tempête des 15/16 janvier 1703 débuta, pour les anglais, le lundi 4 janvier 1703/02. En pratique cette date aurait sans-doute été notée January 4 1703/02. En effet il existait la double notation, 1703 faisant réference au "nouveau style" et (17)02 à l'ancien style.

Vous trouverez ci-dessous un extrait d'un document provenant de la librairie d'état du Connecticut.
«To avoid misinterpretation, both the "Old Style" and "New Style" year was often used in English and colonial records for dates falling between the new New Year (January 1) and old New Year (March 25), a system known as "double dating." Such dates are usually identified by a slash mark [/] breaking the "Old Style" and "New Style" year, for example, March 19, 1631/2. Occasionally, writers would express the double date with a hyphen, for example, March 19, 1631-32. In general, double dating was more common in civil than church and ecclesiastical records.»

Traduction : Pour éviter les mauvaises interprétations, l’année « Old Style » et « New Style » était souvent utilisée dans les documents anglais et coloniaux pour les dates comprises entre le nouvel an (1er janvier) et l’ancien nouvel an (25 mars), un système connu sous le nom de « double datation ». Ces dates sont généralement identifiées par une barre oblique [/] qui sépare l’année « Old Style » et « New Style », par exemple, le 19 mars 1631/2. De temps en temps, les écrivains exprimaient la double date avec un trait d’union, par exemple, le 19 mars 1631-32. En général la double datation était plus fréquente dans les registres civils que dans ceux du monde ecclésiastique.

Il ne semble pas que l'Angleterre ait été touchée par cet ouragan, le temps y était simplement pluvieux.

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Témoignages

Cette tempête, ou plutôt cet ouragan, a fait l'objet de quelques témoignages principalement du fait des coûts engendrés par les réparations à effectuer entre autres sur les clochers des églises. Cet ouragan a traversé la France car on l'évoque également du côté de Beauvais et Rouen.

1) Pouldreuzic — Plozévet, Finistère


“Ce 16 de l’an 1703, environ le soleil levant, un mardy, le plus horrible coup de tonnerre qu’on ai jamais ouy jetta la tour sur toutte l’église de Pouldreuzic qui la ruina toutte. La tour de Plozevet fut aussi jetée par terre, le lundy auparavant, par un gros vent le 15 de l’an 1703.”

(Source : extrait du Courrier du Finistère du 11 février 1928)

2) le Croisic


Le dimanche 21 janvier 1703, le "Général de paroisse" se réunit dans la sacristie de l'église Matrice de Saint-Guinolay du bourg parochial de Batz pour étudier la manière de réparer les dégâts de la tourmente qui s'était élevée dans la nuit du 15 au 16, et avait sévi toute la matinée du lendemain enlevant "partie des couvertures, tant de cette église Saint-Guinolay, N.D. du Mûrier, Saint-Laurent, Saint-Michel ; que des églises N.D. de Pitié de la ville du Croisic, Saint-Yves, Saint-Goustan...." brisant aussi "la plus grande partie des vitres desdites églises et chapelles de cette paroisse, de sorte que l'on n'y put tenir de luminaire allumé pour le sacrifice de la Sainte-Messe".


Source : tempête 1703 Le Croisic

La chapelle fut éprouvée à plusieurs reprises par des tempêtes, en particulier dans la nuit du 15 au 16 janvier 1703. Une partie des couvertures des églises de Batz et du Croisic, ainsi que de la chapelle de Saint-Goustan, furent enlevés, le dimanche 21 janvier 1703, le « général de la paroisse ayant appris que « la plus grande partie des vitres avaient été brisées, au point que l'on n'y put tenir de luminaire allumé pour le sacrifice de la Sainte Messe », il fallait réparer les dégâts.

source :Chapelle saint Goustan

3) Ressons - Oise, Arrondissement de Beauvais, Noailles


Abbatiale du XIIIe siècle
" Le 15 janvier 1703, une violente tempête renversa l'ancienne église qui était « de fort grande étendue » (*) — en fait, elle ne mesurait que 41 m de long— et probablement de plan bernardin, n'épargnant que le sanctuaire et le bras sud du transept dont les voûtes avaient résisté. Les bas-côtés avait été voûtés quinze mois avant la catastrophe, alors que le vaisseau central était couvert d'un simple lambris en berceau. Un devis des réparations fut aussitôt dressé : celles-ci se montaient à 28 090 livres, des- quelles il fallait déduire les 5 000 livres provenant des matériaux de récupération. "

source : Les constructions de l'ordre de Prémontré en France aux XVIIe et XVIIIe siècles Par Philippe Bonnet p191
(*)-A.D. Oise H 5961

4) Rouen — église de Saint-André


"1703.— Une sorte de fatalité semblait s'attacher à l'église de Saint-André ; une tempête survenue le 15 janvier 1703 causa beaucoup de désordre dans la ville et dans les environs ; le clocher et quelques maisons appartenantes à la Fabrique furent considérablement endommagés , la Compagnie ordonna de faire les réparations nécessaires, mais le trésor est menacé d'une ruine complète ; les exigences du fisc, les travaux à faire à l'église et aux maisons, les mauvais paiements des locataires et des fermiers, tout annonce une grande gêne. Les trésoriers sont obligés de faire des dons volontaires pour conjurer la ruine. On ne trouve plus d'argent à emprunter, et les dettes vont toujours croissant ; on parle de mettre les meubles et les ornements de l'église en gage pour en obtenir ..."

source : précis analytique des travaux de l'académie impériale des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, pendant l'année 1858-1859.
Lien vers le texte

1703. —Une violente tempête, qui éclata le 15 janvier, endommagea considérablement le clocher de Saint-André de la ville et occasionna de grands désastres à Rouen et dans les environs. —

source : "Histoire sommaire et chronologique de la ville de Rouen"


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Reconstruction du clocher de l'église St Demet (1703-1707)

Archives départementales du Finistère 211 G 2, 211 G 3, 211 G 4 (comptes de la fabrique de Plozévet, église st Demet)

Une telle tempête ne pouvait que laisser des traces au niveau des comptes de la fabrique de l'église St Demet. Si l'on consulte ceux-ci on retrouve brièvement décrits les travaux effectués sur l'église. On sait par ces documents que c'est l'architecte Maistre Mathias le Gall de Locronan et ses compagnons qui furent en charge des travaux. Mathias le Gall, par ailleurs, fût également l'architecte qui s'occupa de réparer les dégâts occasionnés par la foudre le lendemain 16, au lever du jour, à l'église de Pouldreuzic. Les comptes font état de dépenses (partie décharge) qui se sont échelonnées sur les années suivantes, jusqu'en juin 1707.

Dès les comptes de 1703, exercice allant de juin 1702 à juin 1703, on trouve l'achat d'une nouvelle cloche, ce qui laisse supposer que le clocher et la tour avaient été sérieusement endommagés. Cette cloche devait, avant d'être montée dans le clocher, être pesée à Quimper de façon à déterminer les taxes à payer au Roi : «paiser au poids du Roy » pour 6 sols.

Dans les mois qui suivirent intervinrent les vitriers pour réparer vitres et vitraux, le maréchal (forgeron) pour fabriquer des outils, comme les coins des maçons, et en aiguiser d'autres. Il fallut travailler à la carrière (périère) à extraire des pierres. En 1704 un acompte fut versé à l'architecte en tenant compte de la dépréciation de la monnaie depuis la signature du marché(«diminution sur l'argent»). Il fallut acheter des «pieds d'arbres», payer les maçons, cloutiers, charpentiers, périeurs(qui travaillent à la carrière), les darbareurs (manoeuvres). Des « masts et autre bouas [bois]» furent livrés par M. Bittard menuisier, pour lever les pierres sur la tour. On en profita pour réparer «le four à faire le pain à chant» (hosties).

En 1705 un deuxième paiement fut effectué à l'architecte. Une petite logette fut construite également pour les maçons. Le maréchal continua à fournir des outils aux maçons. Des barriques de chaux, servant pour les étanchéités furent achetées ainsi que des cordes pour les cloches.

En 1706 et peut-être au début 1707, les paiements continuèrent.

On peut donc déduire de la lecture de ces documents que le clocher de l'église fut remonté relativement rapidement. En effet, sur les comptes de 1707, ont été payés la croix mise au sommet de la tour pour 8 livres et le coq à poser sur la croix pour 7 livres 8 sols. Dans les comptes des années qui suivent directement 1707, c'est à dire après juin 1707, on ne retrouve plus de montants liés à des travaux importants sur l'église en tout cas pas avant le coup de vent suivant qui survint vers 1711-1712 où il fut nécessaire de remplacer 3000 ardoises, réparer la porte de l'église. On peut donc conclure que le clocher avait fini d'être reconstruit en fin 1706 ou début 1707. Entretemps les maçons, couvreurs, charpentiers, mareschal(forgeron) et darbareurs (homme à tout faire) avaient travaillé à la réfection du toit et mademoiselle Quillivic avait fournit quelques victuailles à l'équipe de l'architecte.

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Les années qui suivirent virent l'achat en 1732 d'une nouvelle cloche, en 1733 ou 1734, la construction au nord ouest de l'église d'un reliquaire. Puis ce fut le lambrissage de l'église et la construction d'une chaire à prêcher qui malheureusement fut démontée dans les années 60 (du 20ème siècle !).

L'ancienne sacristie

sacristie
Configuration, imaginée, de la sacristie et du presbytère, au 17 ème siècle

Si l'on observe l'aile sud du transept de l'église côté est, on peut s'apercevoir qu'il existe une disparité de forme de pierres qui laisse penser qu'à une époque des bâtiments étaient accolés à ces endroits.

On sait qu'en 1701, une nouvelle sacristie fut construite sur l'aile nord du transept. Cette sacristie est venue remplacer l'ancienne dont les pierres ont probablement été utilisées pour la nouvelle construction. D'ailleurs dans les comptes de la fabrique de 1702, exercice juin 1701-juin 1702, il est indiqué que des travaux ont été réalisés pour boucher une porte : «plus payé pour boucher la porte de la vieille sacristie vingt et deux sols»; 22 sols représentent environ 3 journées de travail. On peut donc en déduire que l'on accédait à l'ancienne sacristie par la porte actuellement murée.
D'autre part, un charpentier est intervenu vers 1695 pour abattre une construction en bois : «la rabine qui conduisait du presbytère à l'église est abattue par le charpentier: 30 sols;» trente sols représentent de 3 à 4 journées d'un charpentier. On peut donc en conclure, avec c'est vrai un zeste d'imagination, que la porte murée donnait sur l'ancienne sacristie qui elle même permettait d'accéder, via une construction en bois couverte, au presbytère. Peut-être que l'ancienne sacristie avait soit trop souvent les pieds dans l'eau et qu'en choisissant un nouvel emplacement on améliorait la situation, soit était trop petite. Par souci d'économie on ne mettait pas les plus belles pierres de tailles lorsque celles-ci étaient cachées par des bâtiments.

J'ai simulé cette hypothèse sur la photo ci-dessus.

Les années 1749-1750 (*)

Ci-contre une photo (M. Gourret) prise lors des gros travaux de 2002/2003 sur l'église paroissiale. La photo est modifiée pour représenter son apparence
lors des travaux de 1749/50.

Les années 1749, 1750 ... sont particulières car les travaux effectués par la fabrique de Plozévet sur l'église furent d'un montant particulièrement élevé, 3000 livres environ. On peut supposer qu'il ait été nécessaire de refaire tout ou partie de la charpente et de la couverture, soit du fait de leurs vétustés soit comme résultat d'une tempête (ou d'un effondrement ou de la combinaison des deux). Dans les comptes il est fait allusion à des débris de l'église qui seront vendus : «provenant de la vente de vieux bois du débris de l'église trante neuf livres quinze sols».


Sur les comptes de 1750 on retrouve l'achat de 25 000 ardoises venant de Port-Launay pour 149 livres non compris le transport, 4000 lattes pour 17 francs, pour payer les ouvriers, couvreurs, charpentiers, maçons, cloutiers, maréchaux il fallut dépenser 2866 livres 15 sols 3 deniers, pour du bois plus de 1000 livres, pour 5 barriques de chaux 45 livres etc .... C'est dire que les travaux furent d'importance et que la fabrique disposait d'une très bonne réserve financière.

Si un coup de vent a été la cause des travaux, ce qui n'est pas avéré, alors il a dû sévir fin août ou tout début septembre 1749. En effet les premiers mouvements d'argent depuis le coffre des chapelles ont lieu le 7 septembre 1749 avec l'accord des paroissiens : «Declare et reconnait avoir pris dans le coffre par ordre des paroissiens en vertu de la délibération ...». On peut le constater dans la partie "Autres charges" des comptes de 1750. Les comptes de 1749, 1750 montrent effectivement des mouvements d'argent élevés depuis ces coffres forts. Les comptes de ces années sont partiellement visibles ici.

* 1- A Pouldreuzic, sur les comptes de 1750 c'est à dire la période qui va de fin juillet 1749 à fin juillet 1750, on ne trouve qu'une ligne concernant la réparation de la toiture de l'église pour un montant de 11 livres 14 aux couvreurs d'ardoises.
2- Sur les comptes de la Chapelle de la Trinité pour l'année 1749 (période du 22 juillet 1848 -22 août 1749) apparaissent l'achat de 3 barriques de chaux et un paiement aux couvreurs d'une somme de 37 livres 12. L'année suivante rien ne correspond à des travaux de réparation de toiture.
3- «Les autres coups de vent [autres que la tempête de février 1781 qui vit 45 000 arbres abattus], de plus faible intensité, jetèrent quand même régulièrement 5000 à 15000 arbres à terre, comme en 1749, les 15 mars et 2 avril 1757 ou en février 1770. » Il semble qu'une tempête ai sévi en 1749 en tous cas du côté de la forêt de Fontainebleau : [extrait de : Annuaire-bulletin de la société de l'Histoire de France année 2006].

Eglise St Demet Plozévet

parking
l'église saint Demet en 2013

L'église St Démet en quelques dates

Quelques dates concernant l'église St Démet (date d'apparition dans les comptes de la fabrique)

sacristie en 2016
La sacristie en 2016

  • - 1674 installation du balustre devant le grand autel
  • - 1683 nouveau tabernacle sculpté
  • - 1685 «payé à un maçon pour avoir racommodé la muraille du cymetière 5 liv 12 sols»
  • - 1689 «auge de pierre pour mettre l'eau à bénir trois livres»
  • - 1690 les couvreurs sont payés, pour 63 jours de travail(10 sols par jours), pour avoir accommodé toute la couverture de l'église :36 livres 10 sols
  • - 1691 payé au menuisier "pour une chese a prescher" [une chaise à prêcher]
    On apprend que l'enseigne était montée tout en haut de la tour de l'église le jour du grand pardon (St Demet). Dépendant de l'église de Plozévet il y avait plusieurs pardons, l'un en août, celui de l'Assomption et l'autre en septembre, celui de St démet et aussi ceux du dimanche et mardi de Pâques.
  • - 1693 les chaises à confesser sont réparées pour environ 9 livres
  • - 1694 un maçon est payé pour accomoder et placer l'autel de sainte Margueritte (3 journées et demi): 2livres 2 sols. Le charpentier est payé pour placer la chaise à prêcher et pour accomoder les confessionaux. La croix d'argent est accomodée pour 31 liv 16 sols
  • - 1695 la rabine (allée) qui conduisait du presbytère à l'église est abattue par le charpentier: 30 sols; le portail qui menaçait de tomber est descendu et refait pour 207 livres 7 sols huit deniers. Toute la couverture de l'église est 'racccomodée' pour 59 livres. Il y avait des plants tout autour de l'église
  • - 1696 une cloche est refondue et un peu agrandie pour 137 livres. C'est maistre Allain Bittard qui l'a boissée et René Jacq qui a travaillé les fers pour fixer les bois sur la cloche
  • - 1699 on parle de payer des couvreurs pour avoir 'chiqué' la tour de l'église : 54 livres 13 sols; [le mot chiqué ou chicqué m'est inconnu]. Autre expression «il a payé en cordes pour chicquer la tour et branler les cloches» : 12liv 14s

porte murée
Porte murée

  • - 1701-1702 une sacristie est construite, paiement pour les maçons, couvreurs, charpentiers, serrurier, forgeron, ouvriers et bouchage de la porte de l'ancienne sacristie pour un montant d'environ 500 livres
  • - 1703 la tour de l'église s'effondre; une nouvelle cloche est fondue
  • - 1704-1707 reconstruction de la tour de l'église et réparation du toit
  • - 1712 quelques petites réparations au toit de l'église (3 milles ardoises/9 journées de travail)
  • - 1724-25 : des fers neufs aux deux cloches, réparation du toit, réparation de la croix de vermeil, Mr Ricou procureur :procès du Kerdiouret et diminution de son argent(89liv)
  • - 1733 achat d'une nouvelle cloche pour 355
  • - 1734 construction du reliquaire
  • - 1735 l'église est lambrissée
  • - 1738 construction de la chaire à prêcher
  • - 1740 fabrication d'armoires pour la sacristie
  • - 1749-51 une tempête, un écroulement ou une remise à neuf de la toiture car l'on parle d'une vente de vieux bois provenant des débris de l'église. La quantité de bois achetée est considérable. Achat de 25 milliers d'ardoises venant de Port-Launay. La fabrique pioche dans les coffres des chapelles de la Trinité, St Ronan et St Demet. Les sommes engagées sont très importantes (dans les 3000 livres; voir comptes 1750 (allez à descharge pour les dépenses)
  • - 1754 : on rebâtit l'aile du rosaire
  • - 1760 : achât d'une bannière pour 468 livres
  • - 1764 : La fabrique tire un revenu (15 lt) de la maison à four du presbytère, payé par le recteur(jusqu'à la Révolution).
  • - 1771 : travaux sur la tour, le coq, la croix, le toit
  • - 1775 : achat de deux croix pour 48 liv et réparation de la maison à four
  • - 1784 : pour les murs du cimetière 48 livres puis 6 livres (travaux : 54 livres correspondent à 1080 sols soit environ l'équivalent de 120 journées d'un ouvrier)
  • - 1789 : achats de cordes pour l'horloge (et les cloches)
  • - 1790 : achat de 144 livres de fer pour la sacristie; les vingtièmes sont collectés en lieu et place des décimes.
  • - 1793 : les armoiries des vitraux sont remplacées par du verre blanc (effectué par Jacques le Goff de Pont-Croix pour 100 livres)
    les cloches sont descendues par Jean Quemener pour 24 livres
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livres, sols, deniers :
1 livre vaut 20 sols
1 sol fait 12 deniers
1 livre vaut donc 240 deniers
une pistolle vaut 10 livres
sur le chantier de l'église un ouvrier gagnait autour de 9 sols par jour

vocabulaire

quelques mots nécessitant des explications

  • poids du Roy : balance publique servant à déterminer les droits à payer
  • brouillard : registre, livre de commerce sur lequel on inscrit les opérations à mesure qu'elles se font
  • tiers : ici tiers des offrandes qui étaient payés par la fabrique au recteur
  • perierre (perrière en fait) : carrière de pierres
  • perieur: ouvrier travaillant dans une perrière
  • darbareurs : hommes à tout faire, manoeuvres, aide-maçon, aide-couvreur (mot issu du breton)
  • corporeaux : suaires
  • mortuages : droits perçus par un curé lors d'un enterrement
  • pour parpayement = pour un paiement intégral
  • coing : outil fabriqué par le mareschal (forgeron) pour fendre les pierres
  • obit: messe anniversaire
  • étoupe de lin : utilisé pour faire des mêches de chandelles
  • marteaux des maçons: outil utilisé pour tailler les pierres, le mareschal se chargeait d'aiguiser ces outils (contre rémunération)
  • rabine = allée (une rabine conduisait du presbytère à l'église)
  • franc et livre sont des synonymes mais utilisés selon l'usage (on disait "j'ai vingt mille livres de rente" mais "ma maison vaut vingt mille francs", par exemple [Dictionnaire universel - 1727])
  • chiquer ou chicquer : compte 1699 : «donné aux couvreurs pour chiquer la tour» [de l'église]: ??
  • feuillage : recouvrir de feuilles d'or ou d'argent (les torches par exemple)
  • dimunitions sur l'argent : (lire diminution) à cette époque le cours des monnaies variait fréquemment selon le bon vouloir (l'intérêt) du roi. Ces changements étaient annoncés par des Edits Royaux (voir : Traité des monnoies, et de la jurisdiction de la Cour des monnoies )
  • Allumages : droits de l'église pour les sépultures (compte 1713)
  • chaux : la chaux était utilisée pour réaliser les étanchéités lors de la pose des vitres, des fenêtres ou des ardoises quand on réparait une zone du toit.

Recteurs/prêtres connus au 18ème siècle :(ébauche)

  • 1695 Jean Pennanreun 1703 il décède le 4 novembre 1703
  • 1704 François Aleno de Kersalic prêtre et vicaire en 1719 il signe fr: Aleno vicaire de Plozévet; dans les années qui suivent il n'y a plus de signature du prêtre (autre que le promoteur)
  • Jacques de Kerfridin prêtre, signe le registre à partir de 1708, en 1710 il signe prêtre et curé
  • François Aléno de Kersalic :en 1730, le 21 avril signature(1) comme recteur de Plozévet; c'est aussi l'année de son décès
  • François-Hyacinthe de LALANDE de Calan (en 1736, 1750, 1755, 1756, 1757, 1758, 1759 sa signature apparaît sur les comptes, en tant que recteur de Plozévet); il décède le 12 septembre 1761
  • Corentin Legendre 1761-1788 (voir signature ci-dessous) (bachelier de Sorbonne) recteur, sa signature apparait sur les comptes de 1764 mais il manque ceux de 1761,62,63. Recteur jusqu'en 1788 ; il décède au presbytère de Plozévet le 30 octobre 1790(2)
  • 1789, Marc Jannou prêtre recteur, bientôt déporté en Espagne
  • 1791, Luc Quillivic né à Esquibien le 17 octobre 1762 vicaire constitutionnel en 1792; il meurt à Cast en 1805

(1) son écriture est difficile à lire comparée à celle de la plupart des rédacteurs de documents de l'époque. Dans le texte ci-dessous il est écrit :
le dit Sebastien Hélias a posé à Joseph Kerloch en ma presance ce 21 avril 1730 les quarante huit livres saise sols neuf [deniers] dont il m'a prié de faire la présante quittance.
(2) Henri Pérennès

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signature Aleno
signature du recteur Aleno de Kersalic en 1730

signature de Lalande
signature de François-Hyacinthe de LALANDE de Calan en 1755

signature Legendre
signature du recteur Legendre en 1784